Pauline Gonzalo – dessin

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Pauline Gonzalo (France)

Le réel n’existe pas. Plus précisément, il existe autant de vérités qu’il existe d’émotions pour leur donner vie car seules les émotions qui nous traversent font sens en tant qu’uniques témoins de notre rapport au monde et des ancrages qui nous y lient.

C’est en termes de vibrations que je perçois le monde et que je m’efforce de le retranscrire au travers de mes dessins. Résolument organique, ma démarche figurative anti-essentialiste mais existentialiste vise à rendre compte sur papier de la façon dont les paysages, individus, animaux et végétaux m’émeuvent et s’imposent en moi comme seuls témoins de l’intensité du réel.

Des personnages filiformes dénués de genre, taille, silhouette, couleur, religion ou encore de face qui pourraient les distinguer les uns des autres émergent de la feuille car c’est ainsi que les humains m’apparaissent et ainsi que je souhaite les représenter : des cordes sensibles qui se suspendent les unes aux autres pour vivre, éprouver le monde et mourir.

L’expressionnisme symbolique est ici employé comme un langage universel, un langage qui se passe de mots pour laisser toute latitude aux interprétations de chacun en fonction de ses particularités.

Michel Vézina étant de ces auteurs qui parviennent à faire émerger des images sensibles en usant des mots comme simples véhicules, qui passent en nous et se dissolvent aussitôt pour laisser libre champ aux émotions qui naissent de leur musique, dans le cadre de Rurart Automne 2018, nous associerons nos sensibilités pour faire émerger un témoignage commun des vibrations du lieu au sein duquel se déroule la résidence.