À TABLE! 2022 – La cueillette
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À l’automne 2022, RURART célèbre ses 10 ans d’existence en tant que laboratoire agro-culturel qui valorise la ruralité comme lieu de recherche en art contemporain. Pour souligner cette année charnière, nous invitons les artistes, agriculteur·trice·s et membres de la communauté à se joindre à nous lors d’un événement rassembleur et gratuit qui se tiendra à la ferme La Généreuse le 24 septembre prochain de 13h à 21h.
La toute première édition de À TABLE! se décline autour du thème de la cueillette en tant que méthodologie de travail qui relie les milieux agricoles et artistiques. Tenu en extérieur dans les installations de la ferme, l’événement prend la forme d’une grande tablée où la recherche et la création se côtoient, suivie d’activités artistiques et de moments de rencontres. Au partage d’idées s’ajouteront des ateliers, des interventions artistiques, un feu-discussion ainsi qu’un goûter de saison mettant en vedette des produits agricoles locaux.
ARTISTES
Frédéric Lavoie (Montréal)
Étienne Plante (Sherbrooke)
Collectif Bonneau-Knight (Kingsey Falls)
Yolanda Weeks (Austin)
Drew Barnet (Saint-Denis-de-Brompton)
Mykalle Bielinski (Montréal)
Frank Poule (Sherbrooke)
INTERVENANT·E·S
Anthony Avoine (Sherbrooke) | Biologiste, Amyco
Angèle Séguin (Sherbrooke) | Dramaturge, Théâtre des Petites Lanternes
Camila Vásquez (Compton) | Artiste et Coordonnatrice du ArtLab de la Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s
Dominique Guay (Cookshire-Eaton) | Agricultrice propriétaire de la ferme Les Hôtes Épinettes et Technicienne de la faune
COMMISSAIRE
Noémie Fortin (Cookshire-Eaton)
PROGRAMME DE LA JOURNÉE
13h→ Ouverture du site
13h30→ Table de recherche thématique avec artistes et intervenant·e·s + Atelier de création pour les enfants (5-12 ans)
15h30→ Atelier de création avec Paula Nevares Waisman et Gabrielle Gagné + Découverte des interventions artistiques
17h→ Goûter de saison
18h→ Départ pour le sentier de performances artistiques
20h→ Feu-discussion
* Des breuvages et bières des 11 comtés seront disponibles à l’achat tout au long de la journée (argent comptant).
Merci aux partenaires!
Conseil des Arts et des lettres du Québec, Conseil de la Culture de l’Estrie, Ville de Cookshire-Eaton, Brasserie 11 comtés, Blanchard Litho, ArtLab, L’inconnu dans le noir, SADC du Haut-Saint-François, Chambre de Commerce du HSF, Corporation de développement communautaire du Haut-Saint-François, IGA Cookshire, HomeHardware Bouchard Matériaux, Le Musée des beaux-arts de Sherbrooke, Députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, Les pains d’Aurélien, Maison de la culture John-Henry Pope, Les Fermes : Hôtes Épinettes, Jardins des Bocages et La Généreuse.
Bios des artistes
Frédéric Lavoie détient un baccalauréat en anthropologie et une maîtrise en arts visuels et médiatiques. À travers une pratique artistique hétérogène qui prend pour matériaux des éléments documentaires ou fictionnels, il produit des récits, des portraits de groupe ou des analyses thématiques. Ses recherches gravitent autour des enjeux liés à l’écoute et à l’observation, aux rapports nature/culture, le tout dans une approche critique. Ses installations vidéos et monobandes ont été présentées en galeries, en centres d’artistes, en musées et lors de manifestations vidéos. Dans la foulée de sa dernière réalisation (FunFungi, 37min., 2022), il profite d’une résidence à RURART pour documenter et réfléchir les relations complexes qui lient le monde fongique à celui des insectes.
Le Collectif Bonneau-Knight est composé d’Isabelle Bonneau et d’Emily Knight qui se consacrent à une démarche commune d’artistes marcheuses depuis 2016 et entretiennent une pratique en communion avec la géographie et le paysage de la ruralité québécoise. Basées à Kingsey Falls dans le Centre-du-Québec, leur recherche se fonde sur le développement d’un lien affectif avec ce territoire qui nous constitue. Leur pratique s’articule principalement par le dessin dans sa forme la plus fondamentale, la ligne, à travers divers médias. S’inspirant des pratiques cartographiques et questionnant la fragmentation territoriale appliquée à un milieu vivant, Bonneau-Knight cherche à les détourner et à les réinterpréter, privilégiant des méthodes imprécises appuyées sur la lenteur, la répétition et la sérialité. Leur pratique repose sur un contact à pied menant à une expérience intime du lieu.
Vocaliste, performeuse, compositrice, autrice et productrice, Mykalle Bielinski œuvre aux croisements de la musique et des arts vivants depuis sa sortie de l’École supérieure de théâtre de l’UQAM en interprétation en 2011. Elle compose chants, musiques, poésies et gestes rituels, les interprète et les met en scène. Ses œuvres multidisciplinaires explorent l’être et le sacré. Sa musique s’inspire des traditions liturgiques et combine la voix à des tonalités contemporaines pour tenter d’éveiller l’âme au sublime.
Étienne Plante est un artiste multidisciplinaire œuvrant principalement à Sherbrooke. Sa formation académique dans le domaine de l’ingénierie mécanique contraste avec son parcours d’artiste autodidacte. Il est inspiré par les enjeux sociaux et environnementaux, le pouvoir des grandes industries et notre relation à la matière. Il explore les procédés de fabrication traditionnels pour contrer la perte du savoir-faire traditionnel des sociétés contemporaines.
Par le biais de la sculpture, de l’installation et de la performance, Étienne poursuit son intention de prendre part à une expérience artistique dans l’espace public. Son intérêt pour les procédés de transformation de la matière, combiné à son désir de communiquer avec le public permet à l’artiste d’engager un dialogue avec les communautés et de favoriser l’échange d’idées.
Yolanda Weeks cueille des matériaux naturels et les feutre à l’aiguille avec des fibres traitées pour en faire des installations éphémères de grande échelle. Connue surtout pour la création de ses nids assez grands pour envelopper les humains, Yolanda souhaite réconforter, confronter et, ultimement, connecter le public à un sentiment d’appartenance à la terre, aux autres et à lui ou elle-même. Ces pièces uniques et ces expériences immersives l’invitent à réfléchir à sa relation avec le territoire, la sécurité d’avoir un chez soi, la migration et le mouvement. La nature éphémère des matériaux qu’elle utilise, conjuguée à la douceur du processus de création de ces œuvres d’art écologiques, s’inscrivent dans un processus de création dans le plus grand respect de son environnement.
Installé à Saint-Denis-de-Brompton, Drew Barnet fait de l’art sonore et des compositions présentées sous forme d’enregistrements audio et d’installations de longues durées. Son art cherche à enrichir la conscience et à questionner les relations humaines avec le monde naturel. Il génère, capture et déconstruit le son à la recherche de détails frappants qui révèlent l’extraordinaire caché sous nos yeux. L’artiste explore le son comme matériau brut et s’inspire de son écho pour développer des éléments tactiles utilisés dans ses compositions. L’équilibre délicat qui subsiste entre nous et la nature et du son est ainsi révélé, repoussant la définition de ce que nous tissons dans nos esprits comme étant « naturel ».
Frank Poule vient d’un village de gaulois en bordure de la ville minière de Thetford Mines. Poète public œuvrant depuis 12 ans en Estrie à donner accès à la poésie, il est connu pour ses performances surprenantes, son dynamisme et sa volonté à partager sa passion à la population. Il co-fonde en 2007 les Soirées Slam du Tremplin, événement majeur reconnu grâce à son engagement, ses victoires à la Ligue québécoise de slam et avec ses 2 champions du monde de slam. Il a fait plus de 300 spectacles et partagé la scène avec Marc Smith (fondateur du slam), Richard Desjardins, Fabien Cloutier et David Goudreault. C’est à travers un travail multidisciplinaire mélangeant la performance, la vidéo-poésie, la musique, l’intervention, l’artivisme et l’improvisation qu’il développe une approche fondée sur la prise de parole, l’engagement et la relation privilégiée entre la bouche et l’oreille.
Bios des intervenant·e·s
Anthony Avoine s’est lancé dans les affaires mycologiques il y a plus de 10 ans. Biologiste de formation, passionné de la forêt et des aliments sauvages, il a fondé son entreprise Amyco en 2009. Les activités d’Amyco tournent autour de la cueillette, le conditionnement et la commercialisation de champignons sauvages et d’autres produits forestiers comestibles. D’abord nomade, l’entreprise acquiert son expertise en Colombie-Britannique et dans l’Ouest américain, au niveau de la prospection, l’organisation terrain, la cueillette, l’achat et la vente de morilles. En 2013, ayant le souci de rendre la cueillette accessible, Amyco s’installe dans la région de Charlevoix où Anthony enseigne également au sein du programme d’attestation collégiale de Cueillette et champignons forestiers. Aujourd’hui, c’est à Scotstown, dans le Haut-Saint-François, que l’entreprise poursuit ses activités.
Ayant grandi sur une ferme, Dominique Guay savait que l’agriculture ferait tôt ou tard partie de sa vie. Alors qu’elle occupait un emploi de technicienne de la faune sur l’île d’Anticosti, elle s’obstinait à cultiver un jardin malgré les conditions difficiles. Après cinq années passées sur l’île, Dominique et Alain, maintenant parents de deux enfants, décident d’acheter une bergerie en 1987 à Cookshire-Eaton. En 2012, ils entreprennent la conversion de la ferme vers une agriculture de proximité et respectueuse de l’environnement, qui repose sur le développement de la richesse des sols pour en assurer la fertilité. Depuis 2017, la ferme familiale Les Hôtes Épinettes produit des légumes biologiques mis en marché sous diverses formules, dont les paniers hebdomadaires, la participation à un marché public, un kiosque et un frigo libre-service à la ferme. En parallèle avec ses pratiques de travail minimal du sol, la ferme développe présentement des sentiers pour l’observation de la nature et faciliter la cueillette des produits forestiers non ligneux. Elle projette également d’intégrer certaines plantes intéressantes dans ses jardins et dans son aménagement paysager « comestible-utilitaire ».
Camila Vásquez est une artiste interdisciplinaire d’origine chilienne. Elle vit et travaille à la campagne, avec son mari et ses trois enfants, dans les Cantons de l’Est, sur des terres ancestrales de la Nation W8banaki, le Ndakina. Elle œuvre dans le milieu des arts depuis 2005 en tant qu’artiste, enseignante, commissaire, médiatrice et travailleuse culturelle. Sa pratique artistique prend racines dans l’observation de lieux ou de territoires donnés où elle cherche à rendre sensible ce qui est déjà là, dans sa dimension matérielle, intangible et affective. Son approche se fonde sur des courants de communication bienveillante et sur de nombreuses recherches qui s’intéressent aux liens entre l’art et la vie. Son travail a été présenté dans divers centres, événements et galeries en Argentine, au Chili, en Espagne et au Québec, et, également, de manière autonome ou furtive. Camila travaille également à titre de coordonnatrice du ArtLab de la Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s, avec qui nous avons le plaisir de collaborer pour offrir un atelier de création en lien avec la cueillette le 24 septembre.
Angèle Séguin est autrice, metteure en scène, membre fondatrice et directrice artistique du Théâtre des Petites Lanternes, à Sherbrooke, en Estrie, depuis 25 ans. En 2007, elle a élaboré une démarche de création appelée la Grande Cueillette de Mots, qui cherche à engager un dialogue, à offrir une stratégie créatrice de conversation ouverte aux membres d’une communauté. Avec ce processus de création qui lui est propre, elle a mis en œuvre une série de collaborations artistiques sur les scènes régionales, nationales et internationales. Elle a offert ateliers et conférences sur les cinq continents à propos de cette démarche artistique singulière. Ses réalisations lui ont valu plusieurs reconnaissances ici et à l’étranger.
Paula (Pao) est une (plutôt récente) amatrice de mycologie qui s’émerveille constamment à propos du monde fungi et de son potentiel, dont sa capacité à faire tripper du monde Elle voudrait un monde avec plus d’art, moins de travail et plus de graffitis dans les rues; mais en attendant la revolución et son bandana vert, elle se contente de développer des réseaux pour y arriver.
Gabi est une passionnée de la fibre qui peut te faire une maison en papier qui toughera plus que celles des 3 petits cochons, alors qu’elle te jase d’anarchisme. Récente boursière du Haystack Mountain School of Crafts, elle est revenue du Maine avec encore plus d’idées, si cela est possible. Watch out, elle va convertir tes vieux jeans en un beau carnet de notes et te faire aimer les plantes envahissantes de ton jardin.
Gabi et Paula aiment jouer avec des fibres, puis avec des fibres dans des fibres… c’est pas mal méta leur affaire ; elles ont donc décidé d’offrir un atelier de création ensemble, sous l’invitation du ArtLab de la Galerie d’art Foreman de l’Université Bishop’s. Intitulé Teintures et papiers à base de champignons et de plantes, celui-ci prend la forme d’un laboratoire qui permet de s’initier aux teintures faites à base de champignons et à la fabrication de papier fait à base de plantes (… et de champignons). Dans cet atelier, elles explorent le potentiel du bac de compost pour faire de l’art : maïs, ananas, et fleurs du jardin. Ne s’arrêtant pas aux plates bandes, elles vont jusque dans les fossés pour s’amuser avec des plantes envahissantes, telle que la phragmite. Leur atelier aborde l’identification de champignons teinturiers, la préparation de fibres, l’extraction du pigment et la modification de pH, ainsi que les ressources qui existent pour répéter ces expériences à la maison.