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Marie-Pier Laforge-Bourret – Photo – Nathalie St-Pierre
Depuis plusieurs années, je m’intéresse à la relation entre la disparition – des personnes, des lieux, des périodes de notre vie – et la mémoire, tout comme au fait que la mémoire participe à la construction de notre identité, qui est toujours en mouvance. C’est la destruction de la maison de ma grand-mère, dans laquelle 11 enfants ont vécu et grandi, et sa transformation en stationnement qui a mené au projet Parking lot, une pièce mélangeant danse contemporaine et performance. Ce qui m’avait ébranlée à l’époque, ce n’était pas nécessairement la destruction, mais plutôt le fait que le stationnement n’était jamais utilisé. La maison était désormais un « non-lieu » : « Les non-lieux, ce sont aussi bien les installations nécessaires à la circulation accélérée des personnes et des biens […] que les moyens de transport eux-mêmes […]. Le non-lieu est donc tout le contraire d’une demeure, d’une résidence, d’un lieu au sens commun du terme » (Marc Augé, Non-lieux, 1992). La demeure de ma grand-mère avait donc été transformée en son contraire, un non-lieu qui, de plus, n’accueillait personne. Depuis environ un an et demi, le stationnement a été transformé en skate park : le skate park de mon petit village de Lanaudière, St-Félix-de-Valois.
Dans Parking lot, je cherche à faire revivre la maison de ma grand-mère et à la « re-habiter », grâce à l’utilisation de témoignages de différents membres de ma famille et à la construction d’une maquette de la maison. La pièce est une vision poétique de la perte, de ce qui reste après la destruction.
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